LE THIÉDDO
Le Tiédo ( ou Cedo, ceddo, thiédo, tieddo, tiedo, tydo ; le pluriel de ceddo est sebbe ) désigne généralement un guerrier et un homme de parole des anciens royaumes du Sénégal, de Gambie et du sud de la Mauritanie, adepte des croyances traditionnelles africaines, opposé à la colonisation et réfractaire à l’islamisation et à la christianisation.
Les Tiédos étaient connus pour leur fierté et leur intrépidité, ils n’avaient nulle peur de la mort. Belliqueux, ils intervenaient dans la plupart des conflits. Le sens du mot peut toutefois varier selon le contexte.
À l’origine, le nom ceddo, qui signifie 《 le fort 》ou 《 le nati》, était donné par les peuls pour désigner l’homme de teint noir parlant une autre langue que le Pulaar ( peul ), comme le Wolof, le Sérére ou le Soninké (2).
Au royaume du Cayor, le ceddo est un soldat proche du pouvoir politique (2) tandis qu’au Tekrour, ceddo désigne un wolof 《 de race pure 》, en référence à la noirceur d’ébène de sa peau [2].
Les Tiédos furent combattus par les principaux défenseurs de la christianisation et de l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi à l’époque coloniale- par exemple dans les écrits de L-abbé Boilat –, le ceddo est décrit par l’Église Catholique comme indiscipliné, vénal et alcoolique [2]. De la même manière, pour certains musulmans Ceddo peut aussi designer un mécréant, celui qui ne croit ni en Allah ni en Mahomet[2].
Dans son film Ceddo (1977), le réalisateur Ousmane Sembène atenté de redonner à l’esprit Ceddo une certaine grandeur [3].
Longtemps réfractaires aux tentatives d’islamisation, de christianisation, et de colonisation, ces cavaliers rebelles constituent alors une forme d’aristocratie rurale. Collecteurs d’impôts en temps de paix, ils se livrent aussi à toutes sortes d’exactions selon leurs détracteurs. En 1853, L’abbé Boilat décrit le Thiédo comme 《 un vaurien, un incrédule, un homme sans foi ni loi 》.Selon lui, ces miliciens seraient également grands consommateurs d’eau de vie et constitueraient 《La peste du pays 》[4]. Les colons européens portaient une aversion profonde envers les Tiédos car ceux-ci ontété les pionniers de la lutte contre la colonisation.
Les Tiédos étaient surtout présents dans le Cayor, le Ndiambour, le Dyolof, le Waalo, le Baol, Fouta Toro, le Sine et le Saloum.
Ils portaient les cheveux tréssés parfois agrémentés d’ornements en Or, ou des dreadlocks, sur leurs vêtements toutes sortes d’amulettes, et de bijoux. Ils avaient les oreilles percées en signe de noblesse et de refus de la conversion musulmane dans la société wolof. La plupart était d’origine wolof, mais les Tiédos étaient aussi souvent Peuls, Sérère, Mandingues et Maures. Ils étaient réputés pour leur force et leur cruauté à la guerre, comme pendant les razzias. On peut citer parmi les célèbres Tiédos Demba War Sall, qui était le Farba Kaba, chef des Tiédos de Lat Dior, qui s’est finalement dressé contre Lat Dior, lorsque celui-ci est devenu musulman.Les Ceddos luttèrent aussi bien contre l’avancée de l’impérialisme que contre la conquête arabo-musulmane.
Les Tiédos étaient très attachés aux valeurs et à la spiritualité traditionnelle. Le mot Tieddo désigne aussi la tradition d’origine des wolofs. Durant le XIX° Siècle, on assiste à une véritable insurrection de cette classe guerrière, à la suite du bouleversement de la société, marquée profondément par la traite atlantique et l’avancée des colons français, les Tiédos devinrent de grands résistants, s’organisant, pratiquant la guérilla, ils étaient les gardiens de la tradition tiédo. Pour eux, l’honneur [5] était la plus importante des valeurs, ils n’avaient nulle peur de la mort et c’était une honte pour un thiédo d’aller à la guerre avec son ami ou son frère et de revenir sans lui : il préférait se faire tuer ou se suicider sur place plutôt que d’être accusé de fuite devant l’ennemi.
Source: Sénégal d’hier
LE THIÉDDO
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